Albert est un humaniste profond ! Je le classe parmi les pères des mouvements de conservation de monuments historique de l’Amérique et des Caraïbes, c’est-à-dire les hommes de la renaissance.

C’est en ces termes que l’Architecte Patrick Delatour présente Albert Mangonès. Au fait, aucune expression n’est assez forte pour exprimer la valeur de sa contribution dans la sauvegarde du patrimoine haïtien. Son dévouement pour la survie et la transmission du patrimoine a ouvert la voie à un autre regard sur les nombreux vestiges.

Albert a été plus qu’un catalyseur dans la régénérescence des monuments bâtis du pays en particulier  les monuments Christophiens.

C’est avec Sténio Vincent en 1940 que l’Etat haïtien commence à manifester son intérêt pour la protection des biens patrimoniaux.

Cependant en 1972 on retrouve l’ensemble Citadelle Henry, Palais Sans Souci et Ramiers dans un état de dégradation avancée. Avec le rapport de l’Organisation des Etats Américains (OEA) en 1972 qui prévoit le développement du tourisme historique en Haïti, on assiste à un regain d’intérêt pour le patrimoine bâti. La même année, Albert Mangonès crée le Service National des Monuments et des Sites Historiques. Nommé au poste de Directeur Général de l’ISPAN le 10 mai 1979, il s’entoure de jeunes cadres tels que: Frederick Mangonès, Directeur des projets ; Patrick Delatour coordonateur du projet de mise en valeur et Gilbert Valmé, responsables des travaux à Sans Souci ; Harold Gaspard, responsable des travaux à la Citadelle et les Ramiers ; Pierre Dénizé, responsable des archives ; etc. De là, il articule le programme de restauration, son orientation, la partie architecturale et établit le mécanisme de suivi pour la réalisation des travaux. De 1972 à 1990, Albert Mangonès s’est livré à un rude combat pour la  sauvegarde du patrimoine en Haïti. Abandonné depuis 1820, les monuments Christophiens, symboles de l’indépendance, étaient fortement abimés. Albert s’est donné la mission de les faire renaître pour qu’ils continuent à être la fierté nationale. Avec un engouement pour le patrimoine, il a coordonné les travaux et surtout a passé le flambeau à une équipe jeune, professionnelle et dynamique : Robert Manuel historien et Didier Dominique, Daniel Elie, Herold Perard, Henri Robert Jolibois,  Ginette Cheribun. Le travail de restauration et de mise en valeur de nos monuments n’est pas fini mais Albert a tracé le chemin. Sa vision, sa détermination et son dévouement doivent être un exemple à suivre.

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