Dans la chaîne des Matheux, sur les hauteurs de Délices, se trouve le fort Drouet. Construit au lendemain de la proclamation de l’indépendance selon une ordonnance de Jean
Jacques Dessalines, ce fort fait partie de la vingtaine d’ouvrages fortifiés conçus et réalisés sur tout le territoire pour faire face à un éventuel retour offensif des Français. Il s’agit d’une imposante construction constituée d’un épais mur d’enceinte faisant, par endroits, plus de cinq mètres de hauteur, percé de nombreuses meurtrières pour le tir au fusil et d’embrasures à canon. Ces murs d’enceinte entourent une place d’armes sur laquelle se trouvent une poudrière classique faite de forte maçonnerie et deux citernes destinées au stockage de l’eau.
Occupant un très large périmètre et jouant le rôle de vigie, le fort porte ses vues, à la fois, sur le golfe de la Gônave, la vallée de l’Artibonite ainsi que la plaine de l’arcahaie. Le fort Drouet établit, également, un contact visuel avec le fort Delpêche (1804) situé vers l’Ouest dans les mornes surplombant Willliamson et Carriès. Placé dans une importante zone de production de café, le fort a été construit juste au-dessus d’une grande habitation caféière, datant, de toute évidence, de la période coloniale française et dont les ruines imposantes permettent de distinguer deux immenses bâtiments.